Tapisserie dite Feuilles de Choux Tapisserie des Ateliers de la Marche | Tapisserie d’Enghien | Tapisserie Audenarde de 16e siècle
Tapisserie dite Feuilles de Choux Tapisserie des Ateliers de la Marche
Tapisserie d’Enghien | Tapisserie Audenarde de 16e siècle | Galerie Jabert à Paris
Les tapisseries dites feuilles de choux, qui tirent leur nom de la présence exubérante de feuillages proches des feuilles des crucifères, figurent parmi les plus remarquables et mystérieuses des tapisseries. Le dynamisme visuel du dessin -procuré par la profusion de feuillages sauvages semblant sortir de l'obscurité- semble parfois à la limite de l'abstraction pour l'œil moderne. Si les origines de ces puissantes images sont quelque peu floues, leur impact n'en est pas moins fort. Les plus anciennes des tapisseries comportent un arrière-plan à décor de fleurs et de feuillages plutôt classique et ordonné. On en trouve ainsi dès 1430 dans un inventaire de Philippe le Bon dans lequel une tapisserie est ainsi décrite : 'de fil d'Arras, à plusieurs herbages et fleurettes, ouvré au milieu de deux personnages, assavoir d'un chevalier et d'une dame, et de six personnages d'enfants'.
Plus sauvages et presque surréalistes, les tapisseries feuilles de choux apparaissent au milieu de la première moitié du XVIème siècle et dérivent probablement des tapisseries millefleurs. Alors que ces dernières conservaient une paix et un ordre apparent et étaient dessinées sans aucune perspective, les tapisseries feuilles de choux, avec leurs larges feuilles montrant une nature imaginaire riche et spontanée, défiant la forme et la raison, sont résolument tridimensionnelles.
Ces tapisseries sont connues sous le nom de feuilles de choux ou feuilles d'aristoloche bien que le nom feuille de choux soit incorrect car il s'agit plutôt de feuilles d'acanthe. La tapisserie de verdure à larges feuilles a introduit un aspect non seulement tridimensionnel mais aussi naturaliste. Cet aspect est renforcé par l'introduction d'oiseaux et occasionnellement d'animaux mythologiques mais plus rarement de figures humaines. La vision prédominante est celle d'une nature indomptée que l'homme n'a pas encore perturbée ; une image à la fois fascinante mais aussi menaçante et sans doute emblématique du Jardin d'Eden.
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