Tapisserie de Dom Robert à la Galerie Jabert
Estimation et Expertise
Prix Achat et Vente
Artiste DOM ROBERT (GUY DE CHAUNAC LANZAC)
Tapisserie basse lisse, tissage en laines polychromes sur coton
Notre exemplaire, qui porte le matricule n°420, a été tissé au milieu des années 1960.
Le carton de Dom Robert et une tapisserie L’herbe haute sont conservés dans les collections du Musée Dom Robert à Sorèze (inv. 012.1.C.11 et inv. 012.1.T.14).
Tapisserie emblématique de l'œuvre de Dom Robert, au titre inspiré d'un poème d'Henri de Régnier "Un petit roseau m’a suffi, Pour faire frémir l’herbe haute…
L’artiste fut moine à l’abbaye d’En-Calcat dans le Tarn. Né Guy de Chaunac-Lanzac, il est connu pour ses scènes de nature fraîches et peuplées d’animaux. Cette tapisserie provenant de l’atelier Suzanne Goubely à la manufacture d’Aubusson, a gardée ses coloris vif d’origine.
Dom robert était un homme d'Eglise. Repéré par le célèbre créateur Jean Lurçat, (le père du renouveau de la tapisserie) installé à Aubusson en 1940, Dom Robert (1907 -1997), un ancien étudiant en art devenu moine, resté aquarelliste à ses heures, avait connu un succès immédiat.
Toute sa vie, il va marier ses convictions spirituelles et artistiques. Ce carton a connu un grand succès et a été tissé à plusieurs reprises à la Manufacture Goubely, Aubusson jusqu'au début des années 70.
Pendant 50 ans, la vie de Dom Robert est faite d’observation de la nature, d’esquisses, de dessins, d’élaboration de cartons, de traduction numérotée des couleurs, de suivi des tissages dans les ateliers d’Aubusson
L’artiste aura passé sa vie bénédictine à dessiner et à peindre ce qu’il voyait autour de lui : les paysages de la Montagne noire, qu’il sillonnait à longueur de journée.
Ses fleurs, ses arbres, et ses animaux de la basse-cour, qu’il croisait en chemin, sont figurées sur les tapisseries dont il créait les cartons, par étagement, comme dans les enluminures médiévales. Un émerveillement !
Dom Robert garde de ses travaux d’enluminures le goût de la couleur, le souci du détail, de l’ornementation. Il avance à petites touches, un motif après l’autre, ajoutant çà et là une ombelle, un cerf ou un papillon, dans des œuvres toujours luxuriantes et vives :
« Dans une tapisserie, on se promène, on flâne. Un détail vous conduit à un autre, un rouge mène au bleu. […] Pour faire court, disons que la peinture est un art d’espace tandis que la tapisserie est davantage un art du temps. »
Repères biographiques
1907 – Naissance de Guy de Chaunac à Nieul-l’Espoir (Vienne), le 15 décembre. Études secondaires au collège de Jésuites de Poitiers.
1925 – Élève à l’École des Arts Décoratifs de Paris, dessine les cavaliers du Bois de Boulogne.
1927/1929 – Service militaire au 2e Régiment de Spahis marocains à Marrakech et dans l’Atlas. Dessins et aquarelles.
1929/1930 – Dessinateur pour tissus chez Ducharne, à Lyon.
1930 – Ses relations avec Jacques Maritain, via Jean Cocteau et Maxime Jacob le conduisent à l’abbaye d’En Calcat (Tarn) où il entre avec ce dernier. Ses études de philosophie et de théologie lui font abandonner provisoirement la peinture.
1937 – Commence les enluminures d’un évangéliaire. Il est ordonné prêtre.
1939 – Fait partie d’un groupe de reconnaissance en Lorraine.
1940 – Démobilisé, sur le retour à En Calcat, dans l’Aude, émerveillement devant le spectacle d’une cour de ferme : son style s’oriente vers une écriture plus personnelle.
1941 – Visite de Jean Lurçat à En Calcat qui l’oriente vers la tapisserie. Ses premières tapisseries sont tissées par la maison Tabard à Aubusson à partir de ses aquarelles, agrandies et « transformées » en carton numéroté. Grand succès de ses premières oeuvres.
1943 – Participe à une première exposition collective au Musée des Augustins – musée des Beaux-Arts de Toulouse.
1943/46 – Sujets religieux dans ses tapisseries.
1947 – Monastère de Kerbeneat (futur Landévennec) dans le Finistère. Convalescence artistique et morale.
1948/1957 – Angleterre – Buckfast Abbey (Devonshire). Dessins de moines, joueurs de cricket de football ; études de chevaux, vaches et moutons sauvages. Rencontre à Londres des frères Gimpel. Expositions dans leur galerie. Tapisseries d’arbres, jardins botaniques, poneys et moutons.
1958 – Retour à En Calcat. Début d’une fructueuse période de création. Les tapisseries de Dom Robert sont tissées aux ateliers Tabard et Goubely à Aubusson.
1962 – Exposition à Paris, galerie La Demeure, du 6 au 24 juin.
1966 – Exposition à Paris, galerie La Demeure, du 17 octobre au 13 novembre.
1970 – Frère Robert signe désormais Dom Robert.
1974 – Paris, galerie La Demeure, du 24 avril au 25 mai.
1987 – Exposition à Paris, galerie Inard, du 12 novembre au 12 décembre.
1990 – Exposition à Angers, au musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, du 30 mars au 24 juin. Puis, à Aubusson, au musée départemental de la tapisserie, du 4 juillet au 16 septembre. Et à Albi, au musée Toulouse- Lautrec, du 13 octobre au 2 décembre.
1992 – « L’Herbe qui lève », dernier carton de l’artiste tissé à l’atelier Goubely.
1994 – Après une grave chute dans un escalier, très diminué, cesse toute activité.
1997 – Dom Robert meurt à En Calcat le 10 mai, entouré de ses frères moines.
_________________________________ Atelier Goubely _____________________________
L’Atelier Goubely figure parmi la quinzaine d’ateliers privés d’Aubusson et Felletin, qui ont bénéficié au XXe s. du renouveau de la tapisserie grâce à l’École Nationale des Arts Décoratifs, puis de Jean Lurçat.
Il est dirigé par Suzanne Goubely, qui a pris la suite de l’atelier de son père Émile Gatien. Son goût pour la modernité et sa rencontre avec Jean Lurçat l’orientent vers le renouveau de la tapisserie. En 1943, elle tisse dans la clandestinité la très célèbre tapisserie de Lurçat : Liberté.
Durant toute son activité, de 1942 à 1997, l’atelier tisse plus de 700 cartons d’une quarantaine d’artistes. Quatre d’entre eux totalisent la majorité des cartons édités : Jean Lurçat, Mario Prassinos, Michel Tourlière et Dom Robert.
À partir des années 1950, la production éclectique de l’atelier est représentative du foisonnement artistique de
cette période. Louis-Marie Jullien, Lucien Coutaud, Georges Chazaud se situent dans la veine de Lurçat ; d’autres peintres cartonniers témoignent de la diffusion de l’art abstrait dans les arts décoratifs : Michel Tourlière, Mario Prassinos et Gustave Singier réservent à la tapisserie un jeu très libre de formes et de couleurs.
Au détour des années 1960-70, Hans Hartung, Henri-Georges Adam, Yaacov Agam et Raoul Ubac apportent à la tapisserie une puissance murale par la pureté des formes et l’usage radical du noir.
Dom Robert (Guy de Chaunac Lanzac), par son approche atypique, se situe à la marge de l’ensemble de ces courants.
Depuis 2015, Sorèze, dans le Tarn accueille le Musée Dom Robert, un espace dédié à la tapisserie du XXe siècle.
Ce musée s’étend sur 1500 m2 intégré dans une aile rénovée de l'abbaye-école a été conçu par le cabinet d’architecte italien « n’studio ».
Il met en scène l’œuvre originale de Dom Robert, confrontée à d’autres œuvres d’artistes qui ont également participé au renouveau de la tapisserie d’Aubusson, parmi lesquels Lurçat, Prassinos ou Tourlière. L’œuvre de Dom Robert a été une source d’inspiration pour la conception du Musée.
Musée Dom Robert
Rue Saint-martin
BP 90025
81540 Sorèze
Tél. : 05 63 50 86 38
Source : https://musees-occitanie.fr/artiste/dom-robert/
Source : https://www.domrobert.com/
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GALERIE JABERT