Tapisserie Des Flandres- Anvers
Collection Galerie Jabert: L’été et les moissons - La Déesse Cérès En compagnie de sa fille Proserpine.
Très fin panneau de tapisserie du XVII° siècle, tissé dans l’un des nombreux ateliers d’Anvers (Flandres) qui travaillés essentiellement pour l’exportation. Le panneau que nous présentons ici à fait exceptionnel, conservé la fraîcheur de toutes ses couleurs comme aux premiers jours. Cette tapisserie pour registre l’été avec les moissons et fait partie d’une suite de tentures en quatre panneaux ayant pour thème les quatre saisons. La composition du carton nous incline à suggérer qu’il est probablement un travail de Jan Wildens (1586-1653). Une riche bordure, par endroits collaborant, composée de fleurs et de fruits avec en bas en son centre un petit chien (particularité de certains ateliers anversois), vient agréablement rehaussée la grande qualité de cette tapisserie.
Analyse de la composition du panneau
La structure de la composition des personnages suggère une double interprétation, l’une mythologique avec la Déesse Cérès (ou Déméter pour les grecs) et sa fille Proserpine (ou Perséphone pour les grecs), et l’autre plus contemporaine à l’époque de la réalisation de la tapisserie. Si la tenue vestimentaire des femmes subodore que le commanditaire, de cette tapisserie, puisse être un adepte de la rigueur exigée par l’église« Réformée », le chapeau entre les mains de l’un des personnages au second plan au centre nous invite à le croire.
A gauche du panneau ou peut apercevoir les moissonneurs travaillant dans les champs, fauchant et liant les bottes de blé. Des personnages de la scène centrale, à gauche la Déesse Cérès vêtue de rouge sa couleur tutélaire, devant elle sa fille, Proserpine, couchée sur les gerbes et un galant bourgeois en arrière plan, deux autres jeunes femmes auxquelles Cérès présente des couronnes de blé, symbole de fertilité et de fécondité.
Contexte mythologique
En Sicile, tous les ans, en commémoration du départ de Cérès pour ses longs voyages. Les insulaires, voisins du volcan Etna, couraient la nuit avec des flambeaux allumés et en poussant de grands cris.
Ces fêtes furent introduites plus tard à Rome, sous forme de processions autour des champs, les Ambarvales célébrées par les Frères Arvales : elles étaient célébrées par les dames romaines vêtues de blanc. Même les hommes, simples spectateurs, s'habillaient d'étoffes blanches. On croyait que ces fêtes, pour être agréables à la déesse, ne devaient pas être célébrées par des gens en deuil. Pour cette raison, elles furent omises l'année de la bataille de Cannes.
Outre le porc, la truie ou la laie, Cérès agréait aussi le bélier comme victime. Dans ses solennités, les guirlandes dont on faisait usage étaient de myrte ou de narcisse ; mais les fleurs étaient interdites, parce que c'était en cueillant des fleurs que Proserpine avait été enlevée par Pluton. Le pavot seul lui était consacré, non seulement parce qu'il croît au milieu des blés, mais aussi parce que Jupiter lui en fit manger pour lui procurer du sommeil, et par conséquent quelque trêve à sa douleur.
Cérès a une fille unique, avec Jupiter, roi des dieux. Son nom est Proserpine, assimilée à la Perséphone des Grecs. Mais alors que sa fille cueillait des fleurs avec ses amies, elle fut enlevée par le dieu des enfers, Pluton. Cérès ne s'en remit pas et arrêta de s'occuper de l'agriculture. Elle partit s'enquérir du jugement divin de Jupiter, qui ordonna à Proserpine de rester l'hiver aux Enfers, et de passer le reste de l'année avec sa mère.
Sources : Histoire de la tapisserie depuis le moyen âge jusqu’à nos jours Guyffrei 1896
Dictionnaire des symboles, mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres. Coll. BOUQUINS, Edt Robert Laffont/Jupiter. Jean Chevalier1987.