EXPOSITION DE TAPISSERIE ANCIENNE ET CONTEMPORAINE de 1520 à 2020
Les grands ateliers qui se sont illustrés dans l’art de la tapisserie sont les ateliers d’Aubusson, de Felletin, de Tournai, de Bruxelles, d’Audenarde, et bien d’autres encore. Parmi eux, Aubusson a toujours eu ses lettres de noblesse et a connu une renommée sans faille.
La tapisserie émerge en Europe au milieu du XIVe siècle, dans un univers artistique dominé par la peinture de chevalet, l’enluminure et la fresque. Ses grandes dimensions propices à dérouler un récit complet et la facilité de transport attirent les nobles qui y voient un grand potentiel de propagande. L’intérêt des Grands contribue à l’essor presque immédiat de la tapisserie, et cela jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Les années 1460 voient l’investissement très important de nobles dans cet art, comme les ducs de Bourgogne. L’accroissement de la demande encourage la multiplication des ateliers, et une production sérielle des tapisseries selon des schémas prédéfinis, pour anticiper la demande. Les tapisseries peuvent également être l’objet d’une commande, prouvée par un document d’archive. Lors de commandes prestigieuses, un grand luxe est souvent déployé : utilisation de matériaux précieux comme des fils d’or et d’argent, composition complexe qui se distingue des tapisseries sérielles, appel aux meilleurs artistes de l’époque pour produire le carton, c’est-à-dire le premier modèle de la pièce. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, lorsque les valeurs nobiliaires rendent leur dernier souffle déjà affaibli, la tapisserie reste associée pour les nobles à des enjeux de propagande et de représentation personnelle. Alors que la Révolution Française entraîne un arrêt brutal de la production de tapisserie, l’industrialisation croissante au XIXe siècle ne l’épargne pas non plus. La copie quasi systématique d’anciens cartons empêche tout renouvellement créatif en tapisseries ; la tapisserie perd en valeur. Ce n’est qu’au XXe siècle, lorsque de grands artistes commencent à réaliser les cartons, que cet art renaît. Un nouveau vocabulaire, une sensibilité originale des couleurs et des compositions sont intimement liés aux apports d’artistes comme Léger, Saint-Saëns, Dom Robert et surtout Lurçat. Ce-dernier renouvelle en profondeur cet art jusque dans les années 1960. Désormais déliée d’impératifs de représentation personnelle, la tapisserie répond à une exigence d’un nouvel esthétisme et de dépaysement.
Dans le cadre de cette exposition, la Galerie Jabert est heureuse de vous inviter à son voyage à travers les tapisseries, entre 1520 à 2020.
L’invitée d’honneur, Aurélia Jaubert qui dévoile une de ses dernières créations après son exposition à la Manufacture de Roubaix.
L’invitée d’honneur, Aurélia Jaubert qui dévoile une de ses dernières créations après son exposition à la Manufacture de Roubaix.
Mes tapisseries sont constituées d'une impressionnante collection de canevas et de tissages. Elles puisent leurs références dans l'imagerie populaire et dans l'histoire de l'art. Animaux et personnages évoluent dans des paysages variés où printemps, été, automne et hiver se succèdent dans différentes profondeurs de champ.
Velasquez peut côtoyer Mickey Mouse, Cézanne ou Courbet rencontrer la Dame à la Licorne, Jésus et une Tahitienne frôler un dauphin naïf ou des sirènes, dans une vaste confusion de représentations, dans un grand bouillonnement anarchique mais orchestré.
Je construis un nouveau paysage où tous les styles et toutes les générations cohabitent, sans limites de temps, de genre ou d'espace, et où tout fusionne pour ne faire qu'un. C'est la naissance d'un nouveau territoire, fantaisiste, exubérant, dans lequel toutes les frontières, géographiques et artistiques, sont abolies.
« Naviguant par-delà le bon et le mauvais goût, aurait-elle trouvé la clé des songes dans des pièces de brocante et des trésors de grenier ? En associant librement des motifs de galion et de geisha, de chatons et de dauphin, de ballerine et de paysage de Courbet, l’artiste nous embarque en tout cas dans l’imaginaire de femmes rêvant encore à des licornes….. »
Extrait de « Des femmes piquantes », par Natacha Nataf ( Beaux-Arts magazine)
MILLEFLEURS AUX BERGERS - ATELIERS DE LA MARCHE Début XVIe – vers 1520
Cette tapisserie représente deux bergers sur un fond de millefleurs. La disposition en massifs des fleurs de petites dimensions est caractéristique des tapisseries tissées dans la région de la Marche (actuelle Aubusson) au début du XVIe siècle.
Si l’état actuel des recherches n’a pas permis d’identifier la scène avec exactitude, cette représentation d’un berger faisant tomber le chapeau d’un autre sur ses yeux ne nous est pas inconnue. Elle figure sur d’autres tapisseries marchoises de la même période. Il est néanmoins difficile de déterminer s’il s’agit d’un jeu, d’un rite initiatique entre bergers ou d’une simple dispute.
Dans le haut de la composition s’élève un une église au-devant de laquelle un filactère porte une inscription en ancien français qui peut éclairer sur la nature de la scène CHESCUM ME MENASSE AUSSY JE DEFEND.
Galerie Jabert 44, Rue Vieille 23200-Aubusson Galerie Jabert 78, Avenue Suffren 75015 – Paris
www.galeriejabert.com Tél : 01.43.06.45.55 Contact@galeriejabert.com
EXPOSITION DE TAPISSERIE ANCIENNE ET CONTEMPORAINE de 1520 à 2020.
Mon voyage à travers les tapisseries de 1520 à 2020 adresse, 44, Rue Vieille du 13 au 31 déc. 2021.
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GALERIE JABERT