TAPISSERIE FLANDRES CHASSE AU FAUCON|Bruxelles|Galerie Jabert
Au VII° siècle la fauconnerie est introduite dans les régions d’Europe conquises par les grandes invasions, puis atteint l’Angleterre au IX° siècle. Ce n’est qu'au Moyen Age que le faucon, en France, est apprivoisé pour chasser et que la fauconnerie, en Europe, se développe dans tous les pays.
En Europe, la chasse au faucon connaît son apogée sous le règne de Louis XIII, et la fauconnerie française est la première dans le monde, mais ce type de chasse reste la distraction des rois et un sport réservé à la noblesse. Pourtant la fauconnerie va passer de mode car Louis XIV, Louis XV et Louis XVI pratiquent plutôt la chasse à courre (vénerie) que la chasse au vol (volerie). Après la Révolution, la Convention va supprimer les charges royales de la fauconnerie ainsi que sa pratique.
Eugène Fromentin poursuit en Algérie la tradition des voyages en Orient initiée par Eugène Delacroix. Parmi les thèmes qu'il traite, la chasse au faucon a la prédilection du peintre, d’où cette "Chasse au faucon en Algérie : la curée", sa peinture la plus célèbre à l'époque. La scène représente la curée : deux cavaliers regardent leurs serviteurs arracher des serres des faucons le lièvre qu'ils viennent de tuer.
Le tableau de Fromentin, se rattache à la tradition orientaliste romantique et nous livre une image quelque peu nostalgique du passé, notamment médiéval. On retrouve dans cette œuvre non seulement l'influence de Delacroix mais également celle d'Ingres.
Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) régna sur le Saint-Empire romain germanique de 1220 à 1250 et connut des conflits permanents avec la papauté qui l’excommunia deux fois. Son traité complet de fauconnerie, dont la préface contenait un éloge de l'expérience contre les théories, se compose de six livres: le premier est une ornithologie générale qui traite des oiseaux de chasse et de leur gibier à plumes, les deux suivants décrivent l'affaitage des faucons, et les trois derniers enseignent la chasse à l'aide des faucons gerfauts, des sacres et des pèlerins. Il existe également une version (de 2 livres seulement) traduite en français. Mais l'ouvrage n’abordait pas que la fauconnerie et contenait aussi une partie sur l’anatomie de 900 espèces d'oiseaux dont une remarquable description des différentes positions des ailes durant le vol.
Le manuscrit le plus admirable, car enluminé (les illustrations situées dans les marges sont d'une grande beauté) est conservé à la Bibliothèque du Vatican, ce qui est un comble, vu que ce livre, du fait des opinions de Frédéric II vis-à-vis des papes, fut mis à l'index par l'Église jusqu’au XVI° siècle.